Amazonie : le contre-feu écolo de Macron n'est pas crédible

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Publié le 17 Sep. 2019
Cet été les feux ont redoublé de violence en Amazonie, encouragés par le président d’extrême droite climato-sceptique, Jair Bolsonaro. En Guyane française, la déforestation est également en marche.
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©pixundfertig via pixabay

Tous les ans, l’Amazonie brésilienne – un puits de biodiversité plus grand que l’Union européenne – brûle. Mais cette année, à l’image de 2005 où 30 000 km2 sont partis en fumée, c’est reparti en flèche : + 83 % de départs de feu en 2019 par rapport à la période précédente selon l’Institut national brésilien de recherche spatiale.  

Et ce n’est pas terminé. Car depuis l’arrivée au pouvoir de Jair Bolsonaro, vrai climato-sceptique, qui a autorisé plus de 200 pesticides nocifs pour la santé, la déforestation s’accélère.

Celui-ci a en effet clairement encouragé les bûcherons et les agriculteurs à pratiquer de plus belle la culture sur brûlis, en déclenchant volontairement des incendies après le passage des bulldozers. Un énorme gâchis, lié aux pratiques de grands exploitants, qui n’est pas prêt de prendre fin.

Et ce n’est ni l’armée – qui a finalement été envoyée dans les États les plus touchés par le feu – ni le décret passé le 29 août dernier pour interdire pour soixante jours les « queimadas », qui devraient enrayer ces pratiques bien ancrées.

On estime ainsi que 20 % de la forêt amazonienne est défrichée, surtout au sud, et près de 600 000 km2 – plus que la surface de la France – sont des pâturages dégradés et incultes.

La présidence française s’en est émue lors du dernier G7 et s’est opposée en l’état à l’accord de libre-échange entre l’UE et le Mercosur (Brésil, Argentine, Uruguay et Paraguay), signé fin juin, après vingt ans de tractations. Une posture qui n’a pas manqué d’étonner en Guyane où la déforestation est en marche, sous le regard de Paris.

Il en va ainsi du projet de mine d’or, dit « Montagne d'or », près de Saint-Laurent-du-Maroni dans l’ouest de la forêt amazonienne guyanaise – 8 millions d’hectares – déjà en butte aux orpailleurs illégaux. Évoqué pour 2022 et pour douze ans, le projet qui éradiquerait des hectares de forêt primaire et déverserait 46 500 tonnes de cyanure et 195 millions de litres de fuel dans la nature, n’a pas encore reçu l’aval de l’État français.

Cependant, le président s’y était montré favorable quand il était ministre de l’Économie. Le projet ne serait d’ailleurs pas abandonné selon les futurs exploitants qui ont communiqué par voie de presse.  

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