« Ma vie au piquet » : récit de 28 jours d’occupation du site Enedis à Gap

Temps de lecture : 3 min.
Publié le 24 avr. 2023
Après un mois de blocage du dépôt d’Enedis de Gap, les salariés du gestionnaire public du réseau d’électricité ont levé le piquet de grève mais leur détermination est intacte. Le 20 avril, ils ont rejoint leurs camarades d’EDF à la centrale thermique de Gardanne autour de la secrétaire générale de la CGT Sophie Binet, et de Sébastien Menesplier, dirigeant de la CGT Mines Energie. Pour construire la suite du mouvement.
Imagette
piquet de greve à Gardanne

Le piquet de grève est levé après 28 jours de blocage.

Un temps de pause nécessaire pour réfléchir au nouveau visage à donner à la lutte des salarié.e de l’énergie.

Après 28 jours, les énergéticiens ont cessé d’occuper le dépôt Enedis du quartier de Patac à Gap, où s’est nouée « une fraternité inoubliable, et où se sont disputé des matchs de volleyball au-dessus des barbelés », raconte Jems Condaminet secrétaire général de la CGT Mines Energie des Hautes-Alpes. Il dit avoir « perdu cinq kilos et pas eu le temps d’organiser son mariage prévu en mai prochain », mais que « fin de l’occupation ne rime pas avec résignation ».

Venu témoigner, avec ses camarades militants, de la vie sur le piquet de grève, lors d’un « apéro des luttes » organisé par l’union départementale CGT des Hautes-Alpes, le 20 avril à la Bourse du Travail de Gap, le syndicaliste annonce une pause, « le temps de reprendre de l’énergie »,  justement. Et de donner un nouveau visage à la lutte contre la réforme des retraites. 

« L’avis du Conseil constitutionnel suivi de la promulgation express de la loi n'a servi qu'à faire grandir notre colère », ajoute Jems.

Avec bien d’autres militants, il revenait de la centrale thermique de Gardanne (Bouches du Rhône), où l’ensemble des syndiqués CGT des industries électriques et gazières de la région s’étaient réunis le 20 avril dans la matinée autour de Sophie Binet, secrétaire générale de la CGT, et de Sébastien Menesplier,  secrétaire général CGT Mines-Energie. Pour construire la suite du mouvement contre la réforme des retraites.

L’endroit n’avait pas été choisi au hasard : les agents de la centrale thermique de Gardanne se battent depuis cinq ans pour conserver leur outil de travail. 

Un milliard de manque à gagner pour EDF

Avec le blocage de sites, les énergéticiens ont contribué à mettre le réseau électrique sous tension, se félicite Jems Condaminet. Mi-avril, EDF chiffrait à un milliard d’euros le manque à gagner du fait de la mobilisation sans faille des salarié.es du secteur de l’énergie contre la réforme des retraites. 

Loin de renoncer à faire plier Emmanuel Macron, les militants entendent maintenant changer de méthode, et prendre le temps de la réflexion.

« A Gap, on a voté la pause, pas le renoncement. La lutte prendra un autre visage », assurent-ils.

Comme chez les cheminots, la colère est montée d’un cran chez les énergéticiens. Rendez-vous pour de nouvelles actions inédites.  

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