Décès du journaliste et militant Marcel Trillat : le monde ouvrier perd une de ses grandes voix

Temps de lecture : 2 min.
Publié le 21 Sep. 2020
Grande voix de la classe ouvrière, le journaliste et militant Marcel Trillat est décédé ce week-end à l’âge de 80 ans. Une perte immense pour notre camp politique.
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Marcel Trillat

Marcel Trillat a commencé sa carrière de journaliste en 1965 à France Télévision, au sein de l’émission « Cinq colonnes à la une », où il réalisa de nombreux reportages sur les lieux des luttes sociales. Journaliste engagé, Marcel a toujours voulu montrer l’envers du décor, parler de celles et ceux dont on ne parle jamais, mettre dans la lumière celles et ceux qui sont dans l’ombre : les « prolétaires », les étrangers, les enfants des quartiers populaires… ce qui lui vaudra maintes censures politiques par le pouvoir gaulliste. Censuré par le pouvoir gaulliste, il sauva d’une disparition définitive le film qu’il a coréalisé avec Hubert Knapp, Le premier mai à Saint-Nazaire (1967). En mai 68, il participe à tous les combats. Suite à la reprise en main du pouvoir gaulliste, il est licencié de l’ORTF.


L’expérience de radio Lorraine-Coeur d’Acier marque sa carrière, mais plus largement l’histoire du mouvement ouvrier et du journalisme. Cette radio pirate est lancée en 1979 à Longwy (Meurthe-et-Moselle), à la demande la CGT, pour soutenir les ouvriers sidérurgistes en lutte contre les fermetures d’usines. « Ni radio de propagande ni “radio libre” sur le modèle italien, radio Lorraine-Cœur d’Acier allait rapidement devenir un outil remarqué, populaire, d’innovation journalistique et de pluralisme politique et culturel », note Le &nsbp;Maitron. La radio est ouverte à toutes les paroles, sauf à celles de l’extrême droite.

Marcel Trillat a aussi mené une lutte acharnée pour la liberté de la presse et l’indépendance de l’audiovisuel public. En 1990, alors qu’il est envoyé par Antenne 2 sur le terrain pour couvrir la première guerre du golfe, il dénonce en direct la censure de l’armée française qui contrôlait les journalistes embeded (embarqué). En guise de sanction, il est muté comme correspondant à Moscou.

En 2000, il quitte définitivement la rédaction de France 2, mais reste représentant de la CGT au conseil d’administration de France Télévisions jusqu’en 2006. Après sa carrière au sein du service public, il signe plusieurs documentaires produits par Jean Bigot (« 300 jours de colère », « Les Prolos », « Femmes précaires », « Silence dans la vallée »), et « L’Atlandide », une histoire du communisme coréalisée par Maurice Failevic.

En 2007, il obtient le Grand Prix de la Scam (Société civile des auteurs multimédia), qui couronne l’ensemble de son œuvre.

Notre organisation veut aujourd’hui lui rendre hommage en saluant ce qu’il était : un homme au service des autres, porteur d’une vision émancipatrice et juste de la société !

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