Mobilisations européennes pour des hausses de salaires
En Espagne, trop c'est trop !
En Espagne, la forte montée des prix du carburant est à l’origine d’une grève des transporteurs qui a causé au printemps des problèmes d’approvisionnement majeurs.
Alors que les trajets en avion ont repris en flèche après la pandémie de COVID, les personnels navigants de compagnies aériennes à bas coût ont fait grève eux aussi. Ils réclament un retour aux conditions de travail pré-COVID et la négociation d'une convention collective.
Au Royaume-Uni, les travailleurs « demandent mieux »
En juin, plusieurs actions syndicales ont eu lieu au Royaume-Uni, suivies d'une grève majoritaire qui a paralysé le système de transport du pays. Dans un contexte où plus d'un travailleur sur huit déclare faire face à des difficultés pour payer les produits de première nécessité, le mouvement a fait boule de neige chez les postiers, chez les avocats, les dockers, les enseignants.
Le Trades Union Congress (TUC) a lancé en septembre la campagne « We demand better -Autumn of Action » (Nous demandons mieux – Un automne dans l'action). La principale revendication est la création d'un nouveau contrat pour les travailleurs, un salaire minimum de 15 dollars et une véritable augmentation générale des salaires.
En Allemagne, les mesures gouvernementales ne suffisent pas
En Allemagne, les manifestants sont descendus nombreux dans la rue malgré l'annonce du gouvernement qui a promis début septembre 65 milliards d’euros pour soutenir le pouvoir d’achat des ménages face à la flambée des prix. Ils demandent eux aussi des augmentations de salaires.
Tentatives de récupération de l'extrême-droite
Partout l'extrême-droite est à la manœuvre et s'arroge de façon opportuniste un discours social dopé au nationalisme qui risque de diviser le monde du travail.
À Leipzig en Allemagne par exemple, le 5 septembre, les personnes qui voulaient manifester devaient choisir entre deux rassemblements organisés de part et d'autre d'une même place : l'un organisé par le parti de gauche Die Linke, l'autre par un parti régional d'extrême droite.
En république tchèque, c'est l'extrême-droite qui est en bonne partie l'instigatrice du mouvement « La république tchèque d'abord » qui proteste contre l'inflation en incriminant les immigrés.
Pour la CGT, le mouvement syndical doit se battre contre les pouvoirs en place mais aussi contre l'extrême-droite.
Un pas de plus, vers un salaire minimum européen.
Le Conseil de l’Union européenne du 4 octobre s'est prononcé en faveur du projet de directive sur le salaire minimum européen, permettant ainsi son adoption définitive. La CGT a salué dans un communiqué de presse cette décision.
La CGT s’est impliquée dès le début de ce processus, en exigeant une clause de non-régression forte et la sécurisation du salaire socialisé, en veillant à ce que la directive concerne bien tous les travailleurs, du public comme du privé, et en obtenant le maintien des marins dans le champ d’application de la directive, contrairement aux velléités du gouvernement français.
Il est nécessaire maintenant de transposer rapidement ce texte qui constitue une avancée très importante pour les travailleurs en Europe et en France, notamment dans la lutte contre le dumping social, même si beaucoup reste encore à faire pour que le contenu social, économique et écologique de la construction européenne réponde aux besoins et aspirations du monde du travail.