Les PDG des plus grandes entreprises européennes payé·es en moyenne cent fois plus que les salarié·es

Temps de lecture : 3 min.
Publié le 6 fév. 2025
La Confédération européenne des syndicats tire la sonnette d'alarme sur les inégalités de revenus entre les travailleur·ses et celles et ceux qui les emploient.
Imagette
visuel campagne salaires - portefeuille

Sans précédent. Une récente analyse de l’ETUI (European Trade Union Institute), le centre de recherche et de formation indépendant de la Confédération européenne des Syndicat (CES), montre que les PDG des cent plus grandes entreprises européennes gagnent en moyenne 110 fois plus que leurs salarié·es.

En effet, entre le salaire de base de plus d’un million et demi d’euros et les différents bonus valant jusqu’au double de cette somme, le revenu moyen de ces PDG atteint 4 147 440 euros. Rappelons que le salaire moyen européen est de 37 863 euros pour un·e travailleur·se à temps plein.

Des effets délétères

Cette inégalité, scandaleuse par son seul principe, est également source de problèmes concrets.

La faiblesse des salaires a un impact important sur l’emploi. Une étude de l’ETUI montre ainsi que les entreprises les plus affecté·es par le manque de main-d’œuvre proposent des salaires en moyenne 9 % inférieurs à celles qui en souffrent le moins.

Une autre étude du WSI (l’Institut de sciences économiques et sociales de la fondation Hans-Böckler) indique que les salarié·es insatisfait·es de leur salaire et de leurs conditions de travail, et ayant peu de pouvoir de décision sur leur travail auront plus tendance à perdre confiance envers les institutions démocratiques – terreau fertile pour l’extrême droite.

Un appel aux pouvoirs publics

Afin de lutter contre ces effets, la CES appelle à multiplier les accords de négociation collective, qui ont un effet positif sur la qualité des emplois et la réduction des inégalité.

Du fait de la directive sur le salaire minimum européen adoptée fin 2022, les États membres doivent produire un plan pour promouvoir la négociation collective et assurer que 80 % des travailleur·ses soient couvert·es par un accord.

La CES demande également que dans le cadre de la révision des directives sur les marchés publics, seules les entreprises qui respectent les droits de la négociation collective soient éligibles pour recevoir des contrats.

Et en France ?

La France n’est pas épargnée par les inégalités. En 2024, les actionnaires du CAC 40 ont reçu près de 100 milliards d’euros de dividendes, alors que près d’un·e travailleur·se sur cinq était payé·e au Smic. Les dividendes ont ainsi augmenté de 22,4 % entre 2022 et 2024, quand le pouvoir d’achat baissait de 2 % sur la même période.

S’agissant de la directive sur les salaires minimaux, le gouvernement français a attendu l’extrême limite du délai légal pour éviter un débat devant le parlement et s’est ainsi contenté d’une transposition a minima, particulièrement sur la promotion de la négociation collective sur les salaires ou le rôle des organisations syndicales dans la fixation du salaire minimum. Le gouvernement a donc refusé la suppression du contesté groupe d’expert·es du Smic et son remplacement par un Conseil d’orientation des salaires proposé par la CGT.

La CGT est porteuse de propositions pour augmenter les salaires et lutter contre les inégalités, entre autres :

  • la hausse du Smic à 2 000 euros bruts ;
  • l’indexation des salaires minima de branche sur le Smic et sur les prix ;
  • la relance des déroulements de carrière par une véritable reconnaissance des qualifications ;
  • le respect d’un salaire de base minimum garanti pour chaque niveau de qualification sur la base du Smic revendiqué par la CGT ;
  • la revalorisation du point d’indice pour les agent·es du service public ;
  • l’augmentation des pensions de retraite ;
  • le respect de l’égalité salariale entre les femmes et les hommes et la revalorisation des métiers à prédominance féminine ;
  • la suppression du Smic spécifique à Mayotte ;
  • la fin de la non-conditionnalité des aides publiques et des exonérations de cotisations, véritables trappes à bas salaires.
130 ans

🚴 Le Tour de France des luttes : première semaine

Pour célébrer les 130 ans de la CGT et rendre hommage aux camarades de toute la France et de toutes les époques, Bolchegeek vous racontera une lutte par étape tout au long du Tour ! 🕛 Rendez-vous chaque jour à 12h sur nos réseaux sociaux.

 

 

 

En savoir plus

Sur le même thème

Communiqués de presse

Directive Omnibus : vers un affaiblissement historique des normes environnementales et sociales en Europe

Lire la suite
Actualité

Bruxelles : une euromanifestation haute en couleurs et en combativité !

Lire la suite