Aides-soignantes en péril : le combat des Opalines de Foucherans

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Publié le 11 juin. 2018
Encore une lutte de femmes, mal payées, exploitées, employées dans la santé et le social. Les 16 salariées de l'Ehpad des Opalines de Foucherans dans le Jura sont en grève depuis maintenant deux semaines.

Elles travaillent en équipe de huit et ne sont jamais remplacées, assurant le service parfois à 5 pour 77 résidents. Et pourtant pendant ce conflit qui s'enlise, la direction n'hésite pas à faire appel en remplacement à du personnel d'autres maisons de retraite Opalines pour casser le mouvement de grève.

« C'est scandaleux, remarque Antoine Cordier, secrétaire général de la CGT de Dole et infirmier de profession, la direction a été jusqu'à faire venir en remplacement du personnel des Opalines de Vichy situé à environ 250 kilomètres de Foucherans ou encore de Marseille ou d'Auxerre. Et ceux de Genissieux ont refusé par solidarité ! On sort du cadre légal, l'inspection du travail n'ayant pas à ce jour reçu la convention d'autorisation nécessaire dans ce cas entre les établissements Les Opalines. » Les remplaçantes ont d'ailleurs dénoncé des journées de travail harassantes.

Sur les 16 salariées, 8 sont en CDI. Les autres sont non diplômées et en CDD. Les salariées demandent donc l'embauche d'une personne supplémentaire par équipe et avec un salaire à 1 250 euros net pour des journées parfois de treize heures avec deux week-ends travaillés par mois. Elles réclament également une augmentation de salaire. Face aux fréquents dépassements de la durée du travail légale et à la mise en danger des patients, il y a urgence. Certains d'entre-eux sont en effet porteurs de bactéries multi-résistantes. Des mesures d'isolement ont été prises, mais il y a encore quelques jours les salariées faisaient face à une rupture de stock de gants mettant en danger les patients sains. L'Union locale CGT de Dole a alerté plusieurs fois l'agence régionale de santé Bourgogne-Franche-Comté à ce sujet. Le combat continue : vendredi soir un rassemblement de 200 personnes s'est tenu devant l'Ehpad. Le dessinateur Bésot, lui aussi, soutient le mouvement.

Et aussi, dans le cadre de cette lutte, le dessin de Coco ci-dessous sur l’invisibilité des questions de santé et de protection sociale dans le débat public tombe à pic !

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