Démocratie au Cambodge ?
Le premier était la participation au vote. Le parti d’opposition dissous, les syndicats — ceux qui ne sont pas des affidés du pouvoir — et les ONG appelaient au boycott, malgré les menaces de la part du gouvernement ou du parti du Premier ministre, le PPC (Parti du peuple cambodgien).
Le deuxième enjeu était la participation des ouvriers. Les employeurs, âmes damnées du pouvoir, ont exercé des pressions menaçant de sanctions toutes et tous ceux qui ne pourraient pas prouver qu’ils ont participé au vote.
Ainsi, Hun Sen a pu indiquer fièrement que 82 % des électeurs s’étaient exprimés, que sûrement seul le PPC serait représenté à l’assemblée. Il n’a pas annoncé le nombre de fois où son nom et celui de son parti ont été rayés sur les bulletins de vote.
Les pays de l’Union européenne, comme de nombreux autres, ont refusé de venir en observateurs. Certains parlementaires européens sont venus assister aux élections de leur propre chef :
Dimanche étaient présents, dans les bureaux de vote :
- des députés italiens, de Bulgarie, d’Autriche, du Royaume-Uni, la plupart appartenant aux mouvances d’extrême droite ;
- l’eurodéputée française du Rassemblement national de Marine Le Pen.
Au Cambodge, comme en France, un vote ne fait pas, à lui seul, la démocratie.
La CGT exige :
- qu’une réelle démocratie soit installée au Cambodge ;
- que les pressions et menaces sur les syndiqués et leurs responsables cessent immédiatement ;
- qu’un droit du travail conforme aux conventions de l’OIT soit établi et que les transnationales n’aient plus tous les droits aux détriments des travailleurs.
Montreuil, le 31 juillet.