Grêve massive des travailleurs du textile au Bangladesh

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Publié le 17 jan. 2019
Retrouvez ci-dessous la déclaration commune de la CGT et de sa fédération du textile, habillement, cuir et blanchisserie.
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Textile

À Dacca, depuis le 8 janvier, plus de 50 000 travailleurs du textile sont en grève totale pour faire triompher leurs revendications salariales.

Le principal syndicat des travailleurs du textile (National Garment Workers' Federation, NGWF) et son Président Amirul Haque Amin, qui sont les partenaires réguliers de la CGT au Bangladesh, ont pris une part active tant dans la préparation de ce mouvement social que dans les discussions ou Amin à été élu membre du comité des négociations.

Dans plusieurs villes du pays, plus de 80 usines de confection sont bloquées par les grévistes. La production de marques comme H&M, Zara, WalMart, Kappa, Tommy Hilfiger, Calvin Klein, Carrefour, Tesco, Primark et Aldi est paralysée.

La principale revendication concerne les salaires.

Depuis 2013, année de la catastrophe du Rana-Plazza, les salaires n’ont jamais été réévalués. À l’époque, le patronat bengalais avait accepté de faire passer le salaire minimum mensuel de 40 € à 82 €. Aujourd’hui, les travailleurs et leurs organisations exigent 104 € mensuel en faisant remarquer que l’augmentation proposée ne comblait même pas la perte de pouvoir d’achat liée à l’inflation entre 2013 et 2019.

La grande majorité des autoroutes et routes menant à la capitale ont été coupées de nombreuses heures par plus d’une dizaine de milliers de manifestants, isolant Dacca du reste du pays.

La police n’a pas hésité, pour libérer les accès à Dacca, à faire usage de canons à eau, gaz lacrymogènes, fusils lanceur de balles « défensives », faisant un mort et plus de 50 blessés.

Le Bangladesh est le plus grand producteur mondial de vêtements derrière la Chine.

Les recettes tirées des exportations de vêtements prêt-à-porter ont atteint 30,61 milliards de dollars au cours de l'exercice 2017-2018, soit près de 83 % des recettes d'exportation totales du pays. Les usines bloquées par la grève produisent 20 % de la production de vêtements du Bangladesh.

La CGT et sa fédération du textile, habillement cuir et blanchisserie soutiennent les travailleurs ainsi que leurs syndicats. Elles demandent que  les  travailleurs soient rémunérés de façon correcte leur permettant de vivre décemment : se loger, se nourrir, avoir accès à la santé, à la culture et à un secteur éducatif.

La  CGT exige que les transnationales exploitant les travailleurs soient taxées sur leurs profits afin de permettre aux travailleurs de vivre dignement et aux distributeurs de ne pas
augmenter les prix de ventes.

L’argent existe, Zara, par exemple, a dégagé 3,16 milliards d’euros de bénéfices en 2016.

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