La France vient au secours du groupe Bolloré en violant, à l’occasion, l’article 6 de la Convention européenne des Droits de l'homme

Publié le 30 jan. 2019
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Le 12 février débutera, à Nanterre, la première phase d’un procès opposant 77 membres de l’ethnie Bunong du Cambodge au groupe de Vincent Bolloré. Onze cambodgiens – neuf plaignants, un représentant d’une ONG locale et un avocat – se sont vu refuser leurs visas alors que leur présence à ce procès est nécessaire. La CGT exige que le gouvernement français arrête de violer la Convention européenne des droits de l’Homme ratifiée par la France en 1974 et accorde les visas nécessaires pour que les plaignants puissent participer à leur procès et répondre aux interrogations des juges...

Le 12 février débutera, à Nanterre, la première phase d’un procès opposant 77 membres de l’ethnie Bunong du Cambodge au groupe de Vincent Bolloré.
Onze cambodgiens – neuf plaignants, un représentant d’une ONG locale et un avocat – se sont vu refuser leurs visas alors que leur présence à ce procès est nécessaire.
La CGT exige que le gouvernement français arrête de violer la Convention européenne des droits de l’Homme ratifiée par la France en 1974 et accorde les visas nécessaires pour que les plaignants puissent participer à leur procès et répondre aux interrogations des juges.
En refusant d’accorder aux victimes cambodgiennes les visas nécessaires pour permettre leur présence au procès, notre gouvernement viole, en effet, l’article 6 de la Convention européenne des Droits de l’Homme, en leur refusant à la fois le « droit à un procès équitable » et le « droit à ce que sa cause soit entendue. »
Cette première phase est particulièrement cruciale : leur avocat va exiger que le groupe de Vincent Bolloré fournisse tous les éléments en sa possession confirmant que la transnationale, se cachant derrière des sociétés écrans, est bien la donneuse d’ordre de la catastrophe subie par les Bunongs.
Les demandeurs font partie de l’ethnie Bunong. Ceux-ci pratiquent une agriculture itinérante et ont des croyances animistes, fondées sur la sacralisation des forêts et des lieux de sépulture de leurs ancêtres. Leur plainte précise qu’ils « ont été victimes d’une véritable catastrophe économique, sociale, environnementale et religieuse, entièrement imputable aux sociétés du groupe Bolloré qui les ont privés de leurs ressources et ont détruit leur cadre actuel et leurs lieux de culte. »
En « compensation » de la destruction de leur économie, de leur cadre de vie et de l’environnement, la transnationale leur a versé 200 dollars par hectare de terre exploitée. Les Bunong estiment que, pour réparer le préjudice qu’ils subissent, le dédommagement financier ne peut être inférieur à 30 000 à 50 000 euros par personne et exigent la restitution de leurs terres.
La CGT espère que cette violation du droit européen n’est qu’une malencontreuse erreur administrative et qu’elle n’a pas pour but de favoriser Vincent Bolloré qui est particulièrement proche des plus hauts dirigeants de l’État passés et actuels.
La CGT exige qu’il y soit remédié pour permettre au procès de se tenir le 12 février dans le respect de règles du contradictoire.

Montreuil, le 30 janvier 2019